Le surveillant des prix a publié aujourd’hui les derniers chiffres des tarifs des transports publics en Suisse et des coûts de la voiture. L’écart entre ces deux modes ne cesse de se creuser : c’est un scandale! Gaspiller encore des milliards dans les autoroutes va encore aggraver la tendance. actif-trafiC appelle donc à un grand NON le 24 novembre et à investir cet argent dans les transports publics.
Thibault Schneeberger, coordinateur actif-trafiC Romandie explique :
«La politique actuelle laisse s’envoler les tarifs des transports publics pendant que les coûts de l’automobile diminuent. La Confédération favorise ainsi clairement le trafic automobile, en contradiction totale avec les objectifs climatiques fixés par la loi. Il est urgent de changer de cap!»
«Les défenseurs·euses du trafic motorisé disent qu’il ne faudrait «pas opposer les modes de transport» mais la réalité concrète est là: l’écart toujours croissant des prix des transports publics et de la voiture oppose toujours plus ces modes de transports dans la réalité quotidienne de la population. C’est pourquoi nous devons faire des choix clairs en faveur de la mobilité d’avenir.»
«Gaspiller des milliards dans l'extension des autoroutes aggraverait encore la situation. C’est pour inverser cette tendance qu’actif-trafiC appelle à s'engager résolument pour un NON le 24 novembre. Ces milliards doivent être investis dans les transports publics et la mobilité active pour réussir le tournant dans les transports dont nous avons urgemment besoin.»
Contexte
Entre 1990 et 2020, les tarifs des transports publics ont presque doublé alors que les coûts de la voiture ont même diminué si l’on tient compte de l’inflation. Mais les tous derniers chiffres (2020-2024) montrent une nouvelle aggravation inacceptable de cette tendance, avec des courbes qui s’éloignent encore plus l’une de l’autre. M. Prix parle lui-même d’un «grand écart» clairement «contraire aux objectifs de mobilité de la Confédération». Il indique même que «les prix du trafic régional ont aujourd’hui atteint un niveau remettant en cause l'adéquation des prix des transports publics prescrite par la Constitution fédérale.»
Source : Surveillance des prix, Newsletter N. 6/24, 3 septembre 2024
Pour actif-trafiC, cette tendance scandaleuse est le résultat de la politique catastrophique de la Confédération en matière de transport qui favorise clairement le trafic automobile au détriment des transports collectifs.
Nos objectifs climatiques sont menacés
En laissant les prix de ses trains, trams et bus augmenter en flèche pendant que ceux de l’automobile diminuent encore, la Suisse fait l’exact inverse de ce qu’elle devrait faire en pleine crise climatique. Pour respecter nos objectifs climatiques (–57% d’émissions des transports d’ici 2040 et –100% d’ici 2050), nous devons opérer un important transfert modal de la voiture aux transports collectifs et à la mobilité active. Le prix joue un rôle important pour inciter la population à changer d’habitudes de mobilité.
Empêcher l’extension des autoroutes
En voulant gaspiller 35 milliards ces prochaines décennies dans d’énormes projets d’élargissement d’autoroutes – dont un premier paquet de 5,3 milliards sur lequel nous voterons en novembre prochain – la Confédération va encore aggraver cette situation intolérable.
Internaliser les coûts externes du trafic
Le Conseil fédéral refuse d’internaliser les coûts externes du trafic motorisé (accidents, bruit, dommages à la santé et à l’environnement) qui se montent à près de 10 milliards par an. Au lieu de cela, il mène une politique qui favorise le trafic motorisé, nocif pour le climat, en faisant reposer sur les usagers·ères des transports publics des hausses de tarifs toujours plus dissuasives. Il est urgent de changer de cap.