Communiqué de presse · 08.12.2022
Alors que les scientifiques avertissent qu’il nous faut sortir au plus vite des énergies fossiles, la nomination d’un lobbyiste du pétrole et de l’automobile pour piloter la politique suisse en matière de climat, d’énergie et de transports est une vraie catastrophe.
Sa nomination fait planer un risque énorme sur la transition énergétique et écologique de la Suisse. Sous la direction d’Albert Rösti, le DETEC (Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication) pourrait freiner fortement, voire stopper la planification de mesures cruciales contre la catastrophe climatique, alors que la Suisse agit déjà bien trop lentement et que le monde scientifique nous répète que ces prochaines années sont absolument décisives.
Un ministre climatosceptique
L’engagement d’Albert Rösti en matière de politique climatique a été très cohérent ces dernières années. Sur la ligne de son parti, il a longtemps entonné la petite musique de «fabrique du doute» instillée par l’industrie des énergies fossiles remettant en cause la responsabilité humaine dans le changement climatique et la gravité de celui-ci.
En 2019, à la question d’un journaliste du 24 Heures qui lui demandait s’il croyait au réchauffement climatique, il répondait: «On ne peut pas le nier, bien qu’il reste la question de la part de l’activité humaine dans ce réchauffement». Les scientifiques sont pourtant clairs: le réchauffement constaté depuis 50 ans est sans équivoque dû à 100% aux activités humaines. La même année, alors qu’une vague de chaleur étreignait l’Europe, il déclarait qu’on «devrait se réjouir du beau temps» et que les mesures visant à protéger l’environnement seraient «contre-productives» et «diaboliques».
Des votes clairement contre l’écologie
Ses votes au parlement sont clairs: Albert Rösti a combattu en 2017 la ratification par la Suisse de l’accord de Paris et bien sûr plus récemment la pourtant trop minimale loi CO2. Son parti est à l’origine du récent référendum lancé contre le contreprojet à l’initiative des Glaciers. Et comme le rappelle Heidi News (1), il a d’abord tenté d’affaiblir ce contreprojet en enlevant du texte le remplacement des chauffages à combustible fossile.
Ces derniers mois, il a voté contre un postulat qui voulait éviter le gaspillage d'énergie dû aux appareils qui tournent inutilement, mais aussi contre la suppression du chauffage au mazout (la raison d’être de SwissOil!) contre la prise en considération les coûts sur la santé et l'environnement du transport motorisé, contre tout engagement de la Suisse pour une taxe sur le kérosène, contre la généralisation des programmes d'économie d'énergie en Suisse, etc.
Albert Rösti doit désormais montrer qu'il est aussi indépendant des industries fossiles et de leurs intérêts qu'il le prétend depuis peu, en s'engageant dès aujourd'hui avec détermination en faveur du contre-projet à l'initiative pour les glaciers et en soutenant clairement, sans contestation possible et de toutes ses forces, la décision de l'ensemble du Conseil fédéral et du Parlement.
Appel à la population, aux partis et aux cantons
Le grave revirement qu'Albert Rösti risque de faire prendre au DETEC doit profondément inquiéter tous ceux qui sont conscients de l'urgence de la protection du climat et de la biodiversité. Les organisations soussignées appellent la population, les partis et les cantons à ne pas se laisser freiner par Albert Rösti et à faire avancer la protection du climat activement et indépendamment du Conseil fédéral. Une politique climatique ambitieuse n'est pas négociable.
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