Dans la lignée des vidéos sur la piste cyclable du pont du Mont-Blanc et sur le scandale de l’espace public, actif-trafiC présente ici, avec des exemples concrets et chiffrés en Ville de Genève, quelques-unes des nombreuses embûches mises sur le chemin des marcheurs·euses en ville.
Depuis l’enfance, nous sommes submergé·es d’injonctions pour nous protéger des dangers de la route. C’est nécessaire depuis que les voitures ont colonisé l’espace public: en Ville de Genève, alors que les voitures et motos ne représentent que 27 % des déplacements contre 48% pour la marche, les 2/3 de l’espace public sont occupés par les véhicules motorisés. Le reste des usagers·ères est donc relégué à la marge.
Une domination automobile bien ancrée qui se traduit dans le quotidien des piétons par des gestes qui semblent aujourd’hui normaux. Mais il suffit de s’y attarder un peu pour révéler leur absurdité. La nouvelle vidéo d’actif-trafiC cherche à en faire la démonstration avec trois type de situations à Genève: les feux, les trottoirs et les interfaces.
Jusqu’à 96% de la phase de feu vert donnée au voitures, contre seulement 4% aux piétons? Il suffit de traverser devant Chateaubriand vers la Perle du Lac pour attendre jusqu’à 6 min 30!
Une chaussée de 54m de large uniquement pour le trafic motorisé pendant que piétons et cyclistes doivent se partager 12m dans l'épicentre touristique de Genève? C’est ce qu’on peut mesurer devant l’Horloge fleurie!
Rater son bus systématiquement car il faut 5 minutes pour traverser un carrefour à cause de feux mal synchronisés? Une réalité tristement banale à la Servette!
Voici quelques-uns parmi les nombreux problèmes rencontrés par les piétons que nous illustrons dans cette vidéo, qui n’est évidemment pas exhaustive mais qui met le doigt sur un problème connu de toutes les personnes utilisant régulièrement leurs pieds pour se déplacer.
Dans une situation d’urgence climatique où nous devons diminuer massivement nos émissions de CO2 et où le récent rapport du PNUE (Programme des Nations Unies sur l’Environnement) plaidait encore pour un développement des mobilités actives parmi les mesures prioritaires à prendre pour le secteur des transports (1), on peine à comprendre pourquoi de telles entraves sont encore mises à la marche à pied dans nos espaces urbains.
(1) «Un passage important à des modes de transport à faibles émissions, notamment les transports publics, la marche et le vélo, est nécessaire, parallèlement à l'électrification des modes de transport, pour s'aligner sur une trajectoire bien inférieure à 2°C et 1,5°C (Institute for Transportation and Development Policy [ITDP] et Université de Californie Davis 2021).»
— Traduction d'un extrait (p. 46) du United Nations Environment Programme (2022). Emissions Gap Report 2022: The Closing Window — Climate crisis calls for rapid transformation of societies. Nairobi.