Ce samedi 5 octobre, 1000 personnes ont manifesté à Lausanne et Genève ce samedi 5 octobre à l’appel de plus de 22 organisations* contre les projets d'extensions d'autoroutes, soumis au vote populaire le 24 novembre prochain.
Les associations, partis et collectifs de résistance contre les autoroutes ont appelé à manifester leur colère et leur indignation envers des projets d'infrastructure archaïques et inefficaces pour résoudre les problèmes d'embouteillages. 1'000 personnes ont répondu à l'appel, 500 à Lausanne et 500 à Genève, selon les estimations des organisateurs.
Au menu de ces parades joyeuses et déterminées: pancartes, slogans tels que “Non aux autoroutes vers l’enfer climatique! Mettons ces milliards dans les transports publics!”, costumes de dinosaures (pour dénoncer l’aspect préhistorique de ces méga-projets fossiles), Gehzeug (sorte de voiture ambulante qu’on déplace à pied en étant seul dedans), sonos diffusant des sons d’autoroute, etc.
A Genève, c'est Alfonso Gomez, conseiller administrative de la Ville de Genève qui a pris la parole pour rappeler l'opposition de la ville contre ces projets d'extensions autoroutières.
Comme toute nouvelle infrastructure autoroutière, l’élargissement des autoroutes ne fera que générer davantage de trafic tout en aggravant l’effet d’entonnoir urbain en tentant de déverser toujours davantage de voitures dans les quartiers. Car toutes les voitures supplémentaires commencent ou terminent leurs trajets dans les villes ou villages, où il y a des logements et des emplois.
Plusieurs agriculteurs et représentant·es d’organisation de défense de la nature et de la biodiversité dénoncent des projets qui vont aussi contribuer à asphalter le territoire, des zones agricoles, de nature et des forêts. De plus, les émissions de CO2 vont augmenter, alors que la loi climat votée en 2023 demande explicitement une réduction massive et rapide des émissions du secteur des transports.
Le projet d’élargissement de l’A1 Genève-Nyon, entre en conflit direct avec le projet de nouvelle voie ferroviaire entre Lausanne et Genève. En effet, de par la topographie et la forte concentration démographique de l’arc lémanique, l’élargissement de l’autoroute et la nouvelle voie ferroviaire entre Lausanne et Genève en concurrence directe. Si on élargit l’autoroute, la nouvelle voie CFF sera pratiquement irréalisable. En novembre, nous devrons donc faire un choix entre le rail et la route.
« Plutôt que d’investir une fortune dans des projets d’autoroutes qui ne règleront en rien la saturation des routes, ces 5,3 milliards devraient plutôt être investis dans des projets de mobilité collective, abordable et durable! » Steven Tamburini, organisateur d’AG!SSONS
« Ces méga-autoroutes vont entraîner un développement centré autour de la voiture, ce qui ne fera qu’aggraver notre dépendance automobile alors même qu’on devrait investir dans des infrastructures qui permettent de nous en défaire au maximum. On construit ces autoroutes pour 2050, il ne faut pas laisser la génération encore au pouvoir – qui ne conduira pas sur ces autoroutes – bétonner les prochaines décennies dans un modèle de transport du passé.» explique Thibault Schneeberger, coordinateur romand d’actif-trafiC
Ces projets ont déjà suscité de nombreuses oppositions, puisque le référendum déposé en janvier par une large coalition de plus de 30 organisations a récolté plus de 100’000 signatures. Les manifestant·es souhaitent mettre ainsi en évidence que le choix du 24 novembre est crucial en matière de transports et de mobilité mais est également du point de vue financier, climatique, d’atteinte à la biodiversité et de santé publique.
Elargir les autoroutes, c’est plus de bruit, plus de pollution, plus de nuisances et plus d’atteintes à la santé: cancers, stress, sédentarité, démence, problèmes de sommeil qui entraînent du diabète, des problèmes cardio-vasculaires, etc. Cela ne fera qu’augmenter les coûts de la santé et donc nos primes maladie. Refuser d’élargir les autoroutes et imprimer un tournant en matière de transports est une mesure élémentaire de prévention en matière de santé publique.
* Organisation et soutiens: actif-trafiC, ATE, Pro Velo Genève, AG!SSONS, Greenpeace, Alliance Climatique Suisse, Association Climat Genève, Objectif Climat, Grands-parents pour le Climat, WWF Genève, Pro Natura Genève, Uniterre, Syndicat SIT, CGAS, solidaritéS, Les Vert·e·s, Parti Socialiste, Jeunes Vert’Libéraux GE, Jeunesse Socialiste, Jeunes Vert·exs, décroissance-alternatives, Ensemble à Gauche