actif-trafiC fait part de sa profonde déception concernant les mesures scandaleusement insuffisantes de la nouvelle révision de la loi sur le CO2 pour laquelle le délai de consultation échoit aujourd’hui. Le Conseil fédéral n’a absolument pas saisi l’ampleur des mesures à prendre pour limiter le cataclysme climatique en cours. Il doit impérativement revoir le projet et l’améliorer, notamment en fixant l’objectif d’une mobilité sans énergies fossiles dès 2030.
La Suisse a ratifié l’accord de Paris sur le climat et le Conseil fédéral a décidé d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Malheureusement, la nouvelle révision de la loi sur le CO2 est très, très loin d'être suffisante pour atteindre ces objectifs.
« Nous ne pouvons pas ignorer les faits scientifiques. Rester sous +1,5°C de réchauffement est crucial pour la survie d’une bonne partie de l’humanité. », s'inquiète Franziska Ryser, coprésidente d'actif-trafiC.
Pour cela, nous devons sortir au plus vite des énergies fossiles, qui en plus de leur effet climatique désastreux, nous rendent complices – en les finançant –de régimes problématiques (Russie, Arabie Saoudite, Iran, etc.). Nous ne pouvons plus continuer à financer des régimes autoritaires qui mènent des guerres effroyables ou causent des graves atteintes à la démocratie ou aux droits de l’homme. Sans même parler du fait que le pétrole deviendra toujours plus rare et cher. Nous n’avons pas d’autre choix : il faut démarrer au plus vite la transition.
Les transports sont responsables de 50% de l'effet climatique
A cet égard, les transports, y compris le trafic aérien, ont une importance particulière. Depuis sa réponse à une interpellation à propos du calcul de l’impact du trafic aérien déposée par notre coprésidente Franziska Ryser (21.4259), le Conseil fédéral reconnaît enfin que le secteur des transports est responsable de la moitié de l'effet climatique en Suisse. Nous avons pourtant des alternatives non fossiles : train, tram, trolleybus et vélo, qui fonctionnent depuis des décennies avec succès. actif-trafiC considère que les mesures proposées par la nouvelle mouture de la loi sur le CO2 sont scandaleusement insuffisantes. Le Conseil fédéral doit améliorer le projet et poser comme objectif une mobilité libérée des énergies fossiles à partir de 2030.
Il faut enfin une taxe sur les billets d'avion
Pour cela, la loi révisée sur le CO2 doit stipuler que les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports doivent être réduites à zéro en 2030. Cet objectif peut être atteint en renforçant les prescriptions en matière d'émissions de CO2. A partir de 2025, plus aucun véhicule à moteur thermique ne devrait être autorisé à circuler. En outre, à partir de 2030, le trafic aérien devrait être fortement réduit et les quelques avions restants ne devraient fonctionner qu'avec des carburants synthétiques produits à partir d’énergies renouvelables. En outre, une taxe sur les billets d'avion doit être introduite, qui couvrira les dommages climatiques causés et sera conçue en fonction des émissions.
Une consolation : la promotion des trains de nuit
« Il est important de promouvoir des alternatives aux absurdes trajets aériens court-courriers », déclare Franziska Ryser qui se réjouit des contributions prévues pour le trafic ferroviaire et en particulier pour le développement des trains de nuit.
Mais, là encore, les mesures sont insuffisantes : pour que cela soit réellement efficace, le Conseil fédéral devrait mettre à disposition une garantie de déficit à hauteur de 450 millions pour l'acquisition de nouveau matériel roulant.
Des milliards pour des moyens de transport durables plutôt que pour des autoroutes
Le nouveau volet du rapport du GIEC sorti ce lundi 4 avril nous le rappelle avec une urgence renforcée : ce n'est qu’en opérant un changement radical et rapide dans tous les domaines de la société et de l’économie qu'il sera encore possible d’atteindre les objectifs climatiques et de limiter vraiment les dégâts. Un tournant dans le domaine des transports nécessite également bien sûr de cesser immédiatement d’investir des milliards dans la poursuite de l'extension des autoroutes, et de mettre ces moyens au service des alternatives aux énergies fossiles ainsi que pour un aménagement du territoire qui rapproche les activités et les logements.