Le comité d’initiative 182 Climat Urbain se réjouit de l’absence de référendum contre le PL13348 «Projet de loi sur l’arborisation, la végétalisation, la mobilité douce et les transports publics dans l’aire urbaine», un contreprojet à l’IN182 voté à l’unanimité du Grand Conseil fin septembre (rappel des faits ci-dessous). Nous appelons maintenant à donner des moyens pour sa mise en œuvre concrète.
Ce jeudi 14 décembre marque donc la fin du délai référendaire pour le projet de loi qui sert de contreprojet à l’IN Climat Urbain. En l’absence de référendum déposé, le contreprojet entre donc en force. Le comité d’initiative Climat Urbain s’en réjouit fortement et appelle les député·es au Grand Conseil à voter les moyens concrets pour une mise en œuvre rapide de cette loi. Or, sur ce plan, les motifs d’inquiétudes sont réels.
En effet, alors que le contreprojet mentionne explicitement la création de «175 km d’aménagements supplémentaires de mobilité douce, tels que voies vertes, axes forts cyclables et aménagements en faveur des piétons; 8 km d’extension et une nouvelle ligne de ceinture pour le réseau tramway ainsi que 22 km de nouvelles lignes de bus à haut niveau de service», le projet de budget sorti de commission au Grand Conseil a biffé plusieurs postes importants, notamment des postes d’ingénieur en charge du projet d’axes forts vélo, mais aussi d’ingénieur pour les lignes de tram tangentielles et de négociateur foncier pour accompagner les projets de mobilité. Par ailleurs, la mise en œuvre de ces projets et de la végétalisation nécessiterait de renforcer les postes d’urbanistes et de paysagistes.
Le budget 2024 du Grand Conseil devrait permettre de mettre en œuvre les lois qu’il a lui-même votées
Il est incohérent et contre-productif de ne pas se donner les moyens de mettre en œuvre une loi qui a été votée à l’unanimité, qui plus est il y a quelques semaines à peine. C’est pourquoi les 25 organisations membres du comité d’initiative Climat Urbain appellent les député·es du Grand Conseil à faire preuve de responsabilité et à réintégrer ces postes au budget 2024.
Nos organisations s’engagent à surveiller de très près la mise en œuvre du texte ces prochains mois et ces prochaines années et continueront à mettre la pression sans relâche pour que la transformation de nos rues puisse se produire afin de limiter le trafic motorisé et de végétaliser les zones urbaines du Canton de Genève, pour atténuer et s’adapter au changement climatique.
RAPPEL
L’initiative Climat Urbain demandait qu’1% de la surface totale de la voie publique des communes de plus de 10’000 habitant·es soit transformée chaque année durant 10 ans pour convertir une partie des espaces dédiés à la voiture, pour moitié en espaces verts et arborés et pour moitié en voies de mobilité durable (piétonnisation, pistes cyclables, sites propres tpg). L’initiative visait ainsi à s’attaquer aux causes (émissions du trafic motorisé) et aux conséquences du réchauffement climatique (en diminuant l’effet îlot de chaleur urbain).
Après le plébiscite du contreprojet (PL 13348) le 29 septembre dernier, le comité d’initiative Climat Urbain avait décidé de retirer l’initiative. Ce contreprojet représente certes une baisse d’objectifs par rapport à l’initiative car il ne vise une transformation que de 8% de la voie publique contre 10% dans l’initiative, et surtout ne s’applique que «prioritairement» sur le domaine routier, là où l’initiative visait à prendre exclusivement aux espaces dédiés à la voiture.
Mais ce compromis a toutefois l’avantage d’engager directement les services cantonaux concernés (mobilités et territoire) qui ont participé à son élaboration, l’Association des Communes Genevoises (ACG) et avait obtenu l’unanimité du Grand Conseil. Le comité d’initiative a donc jugé que le contreprojet, malgré ses lacunes, permettrait sans doute d’assurer une mise en œuvre plus rapide et sans passer par un vote populaire.
Le retrait de l’initiative était donc un signe de confiance envers la bonne volonté des autorités cantonales et communales vers une mise en œuvre rapide des objectifs du projet de loi.