Le 24 novembre, nous voterons sur la plus grande extension routière depuis des décennies : le lobby routier prévoit d’élargir les tronçons concernés en «méga-autoroutes» de 6 à 8 voies. Loin de résoudre les enjeux de mobilité, ces projets porteront atteinte à la qualité de vie, à la nature et au paysage, et bétonneront de précieuses terres agricoles ainsi que des pans entiers de forêts. L'alliance «NON aux projets autoroutiers extrêmes» s'y oppose donc vivement.
Les extensions autoroutières prévues sont le résultat d’une politique des transports dépassée. Les faits le montrent: plus de routes signifie plus de trafic, et donc plus de bouchons. L'alliance «NON aux projets autoroutiers extrêmes» s'oppose aux plans du lobby routier pour les cinq raisons principales suivantes :
- Plus d’autoroutes veut dire plus de trafic : L’élargissement des autoroutes ne désengorge le trafic qu’à très court terme. Les voies supplémentaires attirent immédiatement plus de voitures, ce qui entraîne alors de nouveaux bouchons. Loin d’être résolus, les problèmes de circulation sont ainsi aggravés. Ce constat est tiré par les autorités elles-mêmes ; dans son rappor technique au sujet du projet entre Genève et Nyon, l’Office fédéral des routes (OFROU) annonce que le trafic passera à 130'000 véhicules/jour sur ce tronçon (contre 80'000 aujourd’hui) et prévoit une saturation dix ans après la mise en service de l’extension. S’enclenche alors un cercle vicieux dans lequel il est perpétuellement nécessaire d’étendre les autoroutes à coups de milliards et d’espace pris notamment sur la nature et les terres agricoles.
- Plus d’autoroutes veut dire plus de chantiers : Ces projets extrêmes occasionneront des chantiers qui dureront des années, entraînant des ralentissements, des perturbations et des reports de trafic sur d’autres axes. Les travaux entre Genève et Nyon sont prévus au minimum de 2033 à 2041, soit pendant 8 ans. S’y ajoutant les retards usuels en matière de travaux …
- Plus d’autoroutes veut dire moins de nature et de paysage : Les projets de construction détruiront plus de 400 000 m2 de forêts, d’espaces verts et de terres agricoles précieuses. Ils sont incompatibles avec les objectifs climatiques de la Suisse. De plus, l’extension des autoroutes va accroître le mitage et le bétonnage du paysage suisse.
- Plus d’autoroutes veut dire plus de bruit et de pollution de l’air : Les gaz d’échappement représentent une importante source de polluants nocifs pour la santé. Le trafic pose aussi un réel problème en termes de bruit, lequel cause lui-même de graves problèmes de santé et entraîne des coûts considérables pour la collectivité. Une situation aggravée par les récents assouplissements décidés par le Parlement fédéral sur les impératifs de protection contre le bruit dans de nouvelles constructions. Par cette décision, cumulée à l’accroissement du trafic routier, d’autant plus de personnes subiront des problèmes de santé en raison du dépassement des limites admissibles en termes de bruit.
- Plus d’autoroutes veut dire plus de trafic dans les zones habitées : Aucun trajet en voiture ne commence ou ne se termine sur l’autoroute. Le surplus de trafic engendré se déverse donc également sur les quartiers, les villages et les villes. Pour le projet Nyon-Genève, l’OFROU lui-même prévoit +44'000 voitures/jour supplémentaires au Vengeron, +7000 à la jonction Nyon et +8800 à Coppet. C’est la qualité de vie de toute la population qui en souffrirait.
Des projets délétères pour la politique financière suisse
La semaine dernière, le Conseil fédéral a annoncé son projet d’économiser 4 milliards au détriment de domaines essentiels, dont les transports publics (environ 300 millions de moins) et la protection du climat (500 millions de moins). Or, en parallèle, il propose ici de dépenser 5,3 milliards de francs (!) pour six «petits» projets autoroutiers. Ce n'est défendable ni sur le plan climatique, ni sous l’angle de la gestion des finances fédérales.
Le Conseil fédéral doit comprendre que nous ne pouvons pas étendre le réseau routier à l’infini en Suisse, à coup de milliards dépensés dans ces travaux. L’espace à disposition étant limité, son utilisation doit être judicieuse et efficace. Un NON clair le 24 novembre prochain aux projets autoroutiers extrêmes est indispensable pour garantir notre qualité de vie, conserver les espaces agricoles et protéger le paysage.