Jardin participatif sur places de parking: la Ville porte plainte
actif-trafiC et l'association des habitant.e.s des Pâquis (SURVAP) ont organisé ce mercredi 22 juin un jardin participatif sur cinq places de parking dans la rue des Pâquis. Une action symbolique forte pour rappeler l'urgence d'adapter nos villes au changement climatique: moins de béton et plus de végétation! Une manifestation autorisée par les services de la Ville et du Canton.
Ce matin à 10h, un groupe de militant.e.s a commencé à dégrapper une bande d'asphalte de 70cm de largeur sur ces places de parking, pour offrir par la suite aux habitant.e.s et aux intéressé.e.s l'opportunité de planter fleurs et plantes dans un quartier fortement minéral. Toutes les précautions avaient été prises pour que les travaux se fassent en toute sécurité. Du reste, aucun incident n'a été déploré. Aux alentours de 12h30, la police cantonale intervient et empêche la poursuite de l'action, qui aurait consisté à végétaliser cet espace. Un militant, Thibault S., est emmené au poste et les forces de l'ordre évacuent et clôturent l'espace. Les citoyennes et citoyens impliqué.e.s dans ce qui devait être un jardin participatif n'ont ainsi pas pu planter.
Le Conseil administratif, qui affiche pourtant l'ambition de végétaliser et arboriser massivement la ville dans sa stratégie climat, a finalement décidé de porter plainte, à notre grande déception.
actif-trafiC et SURVAP exigent la libération immédiate de Thibault S., l'abandon de toute poursuite à son encontre ainsi qu'à celle des autres participant.e.s dont l'identité a été relevée, et le retrait immédiat de la plainte du Conseil administratif. Nous exigeons également que les autorités prennent enfin des mesures urgentes pour désimperméabiliser et végétaliser nos quartiers, afin d'atténuer les fortes chaleurs caniculaires et les risques d'inondations. Rappelons qu'il a fallu plus de quinze ans de lutte acharnée des habitant.e.s pour obtenir l'aménagement de la seule place arborisée du quartier des Pâquis ! Nous ne pouvons plus nous permettre de perdre du temps.
Avec le réchauffement climatique, les vagues de chaleur vont empirer: Genève sera l'une des villes les plus réchauffées au monde, avec +2,5°C d'augmentation dans les années 2030 et une multiplication par trois des jours tropicaux d'ici quelques décennies. À mesure de l'aggravation des canicules, l'effet "îlot de chaleur urbain" provoqué par l'asphalte et l'absence de végétation va rendre nos quartiers invivables en été, en particulier pour les plus fragiles.
Désimperméabiliser les sols pour créer des espaces verts et arborés doit être une priorité. C'est LE meilleur moyen de lutter contre la surchauffe en ville et pour éviter de multiplier l'usage des climatisations. A Genève, les espaces verts sont très inégalement répartis, et ce sont les quartiers populaires qui sont les moins biens pourvus: les Pâquis n'ont que 5% de canopée - la surface couverte par des arbres - alors que Champel en compte 30%! Les voitures occupent les 2/3 de la voie publique en ville mais n'assurent à peine qu'1/4 des déplacements.
Nous devons récupérer notre espace public pour faire place à la végétation et aux mobilités douces.
Déterminé.e.s à faire entendre nos revendications, nous sommes allé.e.s déposer un des bacs de terre végétalisés qui était destiné à la rue des Pâquis, au milieu de la cour du 4, rue de l'Hôtel-de-Ville, devant les bureaux de Madame Marie Barbey-Chappuis, Maire de Genève.
actif-trafiC et SURVAP - Association des habitant.e.s des Pâquis
Nataniel Mendoza (actif-trafiC) - 077 430 14 02
Christoph Brandner (SURVAP) - 076 455 73 55