Ce lundi 30 août, actif-trafiC et les 25 organisations membres du comité de soutien à l’initiative cantonale Climat urbain à Genève ont déposé le chiffre confortable de 8286 signatures au service des votations et élections pour transformer 10% de la voie publique des villes du canton de Genève en faveur des mobilités durables et de la végétation.
Une procession partie de la plaine de Plainpalais, emmenée par les danseurs·euses de la compagnie de danse Neopost Foofwa a entraîné une quarantaine de sympathisant·es jusqu’aux Acacias où s’est tenu un point presse.
Le changement climatique : le plus grand défi de l’humanité
L’été a vu s’enchaîner les événements météo extrêmes : dômes de chaleur, records de température, incendies géants, records de pluie, inondations meurtrières, etc. Au début du mois d’août le rapport du groupe 1 du GIEC a sonné « l’alerte rouge pour l’humanité » et la fuite du rapport du groupe 3 courant août également a pointé que les émissions mondiales doivent atteindre un sommet dans 4 ans au maximum avant de décroître très vite. Comme le disent de nombreux scientifiques, nous sommes face au plus grand défi que l’humanité ait jamais affronté. Pas ailleurs ni demain, mais nous, ici, maintenant.
Avec Climat urbain, nous voulons nous mettre sur la voie pour dessiner les villes de l’avenir : qui se libèrent des énergies fossiles et qui préparent l’adaptation aux changements climatiques. Car, aujourd’hui le trafic reste le secteur le plus émetteur en Suisse avec près d’un tiers des émissions de CO2. À Genève, malgré les efforts, on culmine à environ 20% des émissions. Or, le plan Climat cantonal fixe un objectif de réduction de 40% des émissions du trafic motorisé pour 2030, il est donc nécessaire d’agir vite et de manière ambitieuse !
Protéger Genève de la surchauffe
Du point de vue de l’adaptation au changement climatique nous avons une urgente nécessité : nous préparer aux températures caniculaires qui arrivent. Si rien n’est fait, le nombre de jours annuels avec 30°C ou davantage devrait passer de 15 en moyenne aujourd’hui à 26 par an d’ici 2035… et à 39 d’ici 2060. On peut éviter le pire mais vu l’inertie du système climatique, une part de ce réchauffement est inévitable et nous devons donc anticiper pour nous adapter si nous voulons éviter des conséquences graves, notamment pour les personnes âgées. L’effet îlot de chaleur aggravera la situation notamment à Genève qui sera l’une des villes du monde qui en souffrira le plus.
Le moyen le plus efficace pour rafraîchir les villes est connu : la végétation, en particulier les arbres, qui limitent fortement les températures grâce à leur ombre et à l’évapotranspiration. Dés-imperméabiliser les sols a aussi un effet bénéfique pour diminuer l’effet ilot de chaleur mais aussi pour l’écoulement des eaux en cas de pluies abondantes.
Un élan national
L’initiative Climat urbain a des initiatives « sœurs » à St-Gall (dépôt en novembre 2020), Bâle-Ville (25 août dernier), Winterthour (demain 31 août) et Zurich (7 septembre). À Berne, le lancement sera en 2022.
À Genève, cette initiative cantonale législative demande (comme ailleurs) que, chaque année pendant 10 ans, 1% de la voie publique soit transformée pour moitié en espaces verts et arborés et pour moitié en voies de mobilité durable (piétons, vélos, sites propres tpg) en prenant sur les espaces actuellement accessibles au trafic motorisé individuel. Pour son application l’initiative sera libérée de l’emprise de la loi sur la compensation du stationnement afin de faire avancer les projets urbains d’aménagement.
Appel à la population: proposez-nous vos projets!
Le projet de l'initiative Climat urbain est un plongeon en avant vers un futur désirable: celui de villes adaptées aux changements climatiques, tournées vers la qualité de vie avec des espaces publics accessibles à toutes et tous, et une mobilité plus agréable, au bénéfice des habitant·es. Nous lançons donc un appel aux habitant·es des villes du canton qui aimeraient voir leurs rues transformées: prenez contact avec nous et transmettez-nous vos projets et vos envies d'aménagements piétons, de places publiques, vos besoins d'aménagements vélo, de végétalisation, parcs, etc.
Pour un traitement rapide de l'initiative
Théoriquement, le traitement par les autorités pourrait prendre jusqu’à deux ans avant une votation, si un contre-projet est opposé à l’initiative. Or, nous n’avons pas le luxe d’attendre ce temps. Vu l’urgence de la situation climatique et les objectifs du Plan Climat Cantonal, il faut aller plus vite. C’est pourquoi nous demandons au Grand Conseil et au Conseil d’Etat, une fois les signatures formellement validées, de traiter l’initiative en priorité, rapidement.