Rapport du Conseil consultatif Traversée du lac: face aux nombreux risques financiers, politiques, juridiques, techniques et environnementaux, la traversée du lac est fortement compromise
Genève, le 29 septembre 2017 - Communiqué de presse de la Coordination Transports et Déplacements (dont actif-trafiC)
Le rapport du Conseil consultatif Traversée du lac publié aujourd’hui montre les limites infranchissables d’une traversée du lac passéiste et démesurée.
La Coordination transports et déplacements, représentant les associations genevoises actives pour une mobilité durable, était représentée au Conseil consultatif de la Traversée du lac par son président Thomas Wenger. Les travaux approfondis du Conseil ont confirmé les sérieux doutes et les nombreuses incertitudes qui subsistent, notamment sur les plans financiers, politiques, juridiques, techniques et environnementaux. De plus, le rapport coût-efficacité de l'infrastructure globale reste à démontrer par le Canton.
A lui seul, le coût total de construction estimé par le Canton se monte à plus de CHF 3 milliards HT. À cela s'ajoutent d'importants risques de dépassements budgétaires dus aux incertitudes techniques et géologiques. Sans parler de l’important impact au niveau environnemental et paysager.
De nombreuses interrogations persistent à ce jour sur le financement de l'ouvrage. En effet, les chances de voir la Confédération financer l'infrastructure sont ténues compte tenu du fait que cette dernière a privilégié le soutien financier à l'élargissement de l'autoroute de contournement. De plus, la conclusion d'un Partenariat Public Privé paraît difficilement réalisable selon l'étude «Traversée du lac: étude de faisabilité financière». Les privés potentiels ne voulant prendre aucun risque vu la nature de l’ouvrage. La question de l'acceptation politique et populaire du projet avec son péage, aujourd'hui interdit par le droit fédéral, reste également ouverte. La fréquentation de l'ouvrage estimée en fonction de la présence d'un péage routier devra également être précisée.
Rien qu’au regard des risques géologiques, techniques, environnementaux, politiques et juridiques, que comportent le projet, le Canton se doit de préciser largement les modalités de financement global de l'infrastructure. L’État doit en sus s’atteler à une analyse approfondie du rapport coût- efficacité du projet comme le fait systématiquement la Confédération. En
effet, au regard des coûts exorbitants de l’ouvrage global, la CTD émet de sérieux doutes quant à l’utilité de cette nouvelle autoroute.
Le Canton doit ainsi répondre rapidement aux interrogations concernant l’efficacité de ce projet pour alléger le trafic dans les centres urbains de l’agglomération et permettre une véritable politique de mobilité durable et de réduction de la pollution atmosphérique et des nuisances sonores. La CTD estime que la traversée autoroutière du lac augmentera le trafic motorisé dans le Canton. En effet, toute nouvelle infrastructure autoroutière a pour effet d’augmenter le trafic comme l’a encore démontré l’exemple de l’autoroute Annecy-Genève.
Pour la Coordination transports et déplacements, le rapport du Conseil consultatif montre le caractère irréalisable de la Traversée du lac à ce jour. Les associations membres de la Coordination continueront de se mobiliser contre la réalisation de ce projet démesuré et passéiste.