Moins d’argent pour la protection du climat, l’infrastructure ferroviaire, les trains régionaux et les trains de nuit : le Conseil fédéral veut réduire de tous les côtés les investissements indispensables. La Confédération a pourtant réalisé un excédent de 1,3 milliard de francs en 2024.
Pour atteindre nos objectifs climatiques et réussir le tournant écologique dans la mobilité, de gros investissements sont nécessaires. Mais le Conseil fédéral a exactement l’intention inverse. Tout d’abord, il veut réduire de 200 millions de francs par an le fonds d’infrastructure ferroviaire dès 2027. D’autre part il veut augmenter le taux de couverture des transports publics régionaux. En clair, c’est une baisse de 60 millions des subventions aux petites lignes de trains et bus dans les régions périphériques. À la clef, une hausse des prix des billets et une possible baisse de l’offre. En plus de cela, le Conseil fédéral veut supprimer complètement le soutien de 30 millions de francs aux nouvelles lignes de trains de nuit décidé dans le cadre de la loi sur le CO2.
Les transports publics ne seraient pas les seuls à être durement touchés. Le gouvernement veut couper près de 400 millions par an pour les mesures de protection du climat. Le « Programme Bâtiments », qui finance notamment les installations solaires et le remplacement des chauffages fossiles disparaîtrait complètement. Les contributions à l’AVS seraient réduites de 200 millions par an, en contradiction avec le vote du peuple pour une 13ème rente AVS. La Confédération supprimerait aussi 700 millions de francs pour l’hébergement et l’encadrement des personnes en exil, transférant cette charge aux cantons et communes. Des coupes dans la formation et les crèches sont aussi prévues.
Une politique d’austérité purement idéologique
En 2024, la Confédération a réalisé un excédent de 1,3 milliard de francs. Celui-ci a été utilisé pour réduire la dette liée à la pandémie du COVID. Au final, les comptes annuels ont été presque équilibrés, avec un déficit de seulement 80 millions de francs, alors que le budget prévoyait initialement un déficit de 2,6 milliards ! Ce paquet d'économies n'est donc pas du tout justifié. Et s’il fallait effectivement économiser, on pourrait plutôt s’attaquer aux subventions qui contribuent à détruire la biodiversité et le climat. Mais le Conseil fédéral veut couper dans la politique climatique, les retraites, la formation et le social. Si le soi-disant « paquet d’allègement budgétaire » est mis en oeuvre, la Confédération laissera aux générations futures d’immenses dettes climatiques et d’infrastructures.
Référendum programmé
Les premiers sondages sur le programme d’économies nous rendent confiant·es : malgré le pes- simisme du Conseil fédéral en matière de politique financière, près de la moitié de la population s’y oppose déjà. Un référendum – probablement en 2026 – peut donc être gagné. Mais il reste encore l’espoir de ne pas en arriver là. Fin 2025, le Parlement aura l’occasion de renverser ces décisions de coupe. Il est déjà intervenu une fois pour corriger le tir en ce qui concerne les trains de nuit et a décidé d’accorder 10 millions de subventions pour l’année en cours. C’est trop peu pour exploiter de nouvelles lignes de trains de nuit, mais cela suffit pour effectuer les travaux préparatoires. Nous sommes donc optimistes et pensons que le Parlement votera les 30 millions de francs nécessaires aux trains de nuit à partir de 2026 et que des wagons-couchettes pourront bientôt circuler vers Rome et Barcelone.

Sans cofinancement de la Confédération, les trains de nuit pour Rome et Barcelone ne peuvent pas circuler.