Dans le canton de Berne, la Confédération veut élargir deux tronçons d’autoroute. Des hectares de terres cultivées et de forêts seraient sacrifiés pour ces projets. Sans surprise, ces projets rencontrent une résistance forte et déterminée.
La première autoroute à huit voies de Suisse pourrait être construite entre Wankdorf et Schönbühl… une première peu glorieuse. L’Office fédéral des routes (OFROU) souhaite débourser 253 millions de francs pour cette extension à 8 voies sur 5,7 kilomètres. Mais ce n’est pas tout : un deuxième tronçon (aussi à Berne), de Schönbühl à Kirchberg, devrait lui aussi être élargi pour passer de 4 à 6 voies, ce qui coûterait 239 millions de francs.
L’autoroute se situe dans un paysage idyllique : la route est bordée de forêts et de terres cultivées. Et tout cela devrait périr sous les bulldozers ?! 17 hectares de terrains et plus de 5 hectares de forêt seraient irrémédiablement détruits. Parmi les terrains recouverts de béton et d’asphalte, on retrouve des surfaces d’assolement, extrêmement précieuses pour l’agriculture, qui ne seraient que partiellement compensées. De plus, des terres supplémentaires seraient utilisées – de manière temporaire – pendant les travaux de construction. Il n’est donc pas étonnant que les agriculteurs·trices de la région s’y opposent fortement.
Les communes contre l’extension de l’autoroute
Les communes se sont appuyées entre autres sur l’article constitutionnel bernois sur la protection du climat. Celui-ci a été accepté par le peuple en 2021 et exige que le Canton atteigne la neutralité carbone d’ici 2050. Il est pourtant évident que l’élargissement de ces deux tronçons seraient alors responsables d’un accroissement du trafic et par conséquent d’une augmentation des émissions, ce qui va totalement à l’encontre des objectifs climatiques cantonaux.
L’extension sera suivie d’autres extensions
L’extension de capacité d’une route serait forcément suivie d’autres. Les plans de l’OFROU montrent clairement que ces deux projets font en réalité partie d’un plus grand projet d’agglo- mération dans la région de Berne. Ces documents annoncent que d’autres travaux d’aménagement seraient nécessaires pour prétendument « éliminer complètement » les embouteillages. La jonction autoroutière de Wankdorf devrait être agrandie dès 2026 et le tronçon de Rubigen-Muri, le bypass Berne-Est de Muri à Schosshalde et le viaduc de Felsenau devraient faire l’objet de projets d’élargissement. Il est donc urgent de mettre un terme à cette fuite en avant complètement insensée !
L’autoroute est partout
Je trouve fondamentalement absurde de construire de nouvelles routes en pleine crise climatique. De plus, je ne comprends pas qu’on dise toujours qu’il faut protéger l’agriculture et leurs terres, mais que quand il s’agit de l’extension d’autoroutes, cela n’ait apparemment plus aucune importance.
Pourquoi t’engages-tu contre l’extension de l’autoroute près de Berne ?
Timon : Je trouve fondamentalement absurde de construire de nouvelles routes en pleine crise climatique. De plus, je ne comprends pas qu’on dise toujours qu’il faut protéger l’agriculture et leurs terres, mais que quand il s’agit de l’extension d’autoroutes, cela n’ait apparemment plus aucune importance. À Urtenen-Schönbühl, nous ressentirions directement les conséquences de l’extension.
Comment exactement ?
Chez nous, il y a la bifurcation de l’autoroute entre Bienne, Zurich et Berne et la jonction entre les deux projets d’extension. L’autoroute est partout. En raison des travaux d’extension, il y aurait davantage de trafic d’évitement et donc du bruit et de voitures supplémentaires. Il en résulterait un véritable goulet d’étranglement.
Comment t’engages-tu contre les projets d’extension ?
Lorsque les choses sont devenues plus concrètes il y a un an et demi, nous avons estimé qu’il fallait s’organiser au niveau local. Pour des projets aussi énormes, la population doit pouvoir s’exprimer et des alternatives doivent être discutées. C’est pourquoi nous avons organisé un dîner pour voir si des gens étaient intéressé·es. La première fois, nous étions une vingtaine de personnes de la région. Depuis, nous nous réunissons tous les trois mois.