Voitures, trottinettes électriques, vélos électriques, vélos avec ou sans moteur électrique, scooters électriques : il existe désormais une offre de partage (basée sur le marché) pour presque chaque moyen de transport individuel. Soutiennent-elles la voie vers une mobilité respectueuse des limites planétaires ? Ou bien constituent-elles plutôt un obstacle ?
Pour les un·es, les offres de véhicules partagés sont une tendance insensée, dans laquelle des objets pourris sont loués à un prix exorbitant et laissés par les utilisateurs·ices au milieu de la chaussée. Pour les autres, il s’agit d’un complément d’offre utile et alternative à la possession d’une voiture. L’année dernière, Paris a interdit les trottinettes électriques en libre-service à la suite d’un référendum, et ailleurs, on discute également de leur limitation. L’autopartage (car sharing), en revanche, est bien établi. Dans les grandes villes de Bâle, Berne et Zurich, une per- sonne sur six disposant d’un abonnement de transport public recourt également à l’autopartage.
Une contribution à une mobilité plus respectueuse du climat?
Si l’on regarde au-delà du trajet individuel, l’impact est toutefois plus positif. Les offres de partage contribuent à l’utilisation de différents moyens de transport et à leur combinaison. Au lieu de se rendre d’un point A à un point B avec un seul véhicule – souvent la voiture – les usagers ·ères combinent transports publics, vélo ou trottinette en libre-service et marche à pied. Un quart des utilisateurs·ices des vélos, vélos électriques et trottinettes électriques partagés réduisent ou ont l’intention de réduire leur usage de la voiture grâce à l’offre de partage. Les effets négatifs de ces services sont donc le plus souvent compensés par les bénéfices. Des avantages que le car sharing a démontré depuis longtemps : les usager·ères de voitures partagées parcourent moins de kilomètres en voiture et possèdent le plus souvent un abonnement de transports publics.
Promouvoir les offres de partage
La plupart des abonné·es aux offres de partage les utilisent rarement. Leur impact réside donc moins dans la quantité d’utilisation que dans le fait de savoir que l’on pourrait les utiliser si l’on en avait besoin. Ces abonnements augmentent ainsi la possibilité de se passer de la possession d’une voiture individuelle. Pour rendre les offres de partage de deux-roues attrayantes pour une population plus large, il faut notamment des pistes cyclables sûres et des places de stationnement réservées pour les offres de partage près des arrêts de transports publics – idéalement à la place du stationnement pour les voitures.
Pas de remplacement d’autres offres de mobilité
Les utilisateurs·ices de services de partage sont le plus souvent des hommes, jeunes et plus instruits que la moyenne. Malheureusement, la place manque ici pour détailler les raisons de cet état de fait. Il est toutefois clair que les offres ne sont pas accessibles à toutes les personnes, ne serait-ce qu’en raison des exigences en matière de capacités physiques et numériques. Les offres de partage ne doivent donc pas se substituer aux autres offres de mobilité et notamment aux transports publics. Une offre de mobilité utilisable par l’ensemble de la population est également nécessaire aux heures creuses et la nuit.