La mobilisation devant le Grand Conseil vaudois continue sur le thème de la mobilité pour la coalition “Objectif Climat”. Actif-trafiC, l’ATE (Association transports & environnement) et AG!SSONS ont joint leur force pour organiser cette action, dans une perspective commune de lutter contre les projets d’extension des autoroutes et de rendre les transports publics plus abordables.
Ce matin, les élu·es vaudois·es ont été accueilli·es à travers une autoroute reproduite à échelle humaine afin d’imiter le principe de goulet d’étranglement devant l’entrée du Grand Conseil (voir image ci-jointe). L’élargissement des autoroutes sur lequel le peuple suisse votera cette année, créerait un phénomène similaire à l’entrée des villes comme Nyon, Morges ou encore Lausanne et Genève. “Le but était de thématiser la prochaine votation contre les extensions des autoroutes et montrer à quel point l'élargissement n'est en réalité pas une solution.” explique Angela Zimmermann, chargée de campagne chez actif-trafiC.
Questionner les Vert·es sur la mobilité
Pour rappel, Objectif Climat est une coalition de 30 organisations qui se mobilisent pour demander et rappeler aux élu·es leur responsabilité de mettre en place un plan climat vaudois efficace et qui respecte réellement nos objectifs climatiques (-60% de gaz à effet de serre d'ici 2030). Chaque semaine, des questions sont posées à un groupe parlementaire spécifique, dans le but de créer une discussion et une réflexion avec les député·es sur les thèmes clés de notre société dont un changement de cap est nécessaire pour répondre au dérèglement climatique. Ce mardi 5 mars, trois questions (voir ci-dessous) sur le thème de la mobilité ont été posées au groupe parlementaire des Vert·es, par les trois entités organisatrices de l'événement, notamment sur leur volonté - ou non - d’agir pour une baisse des tarifs des transports publics.
La mobilité dans le Plan climat vaudois
En effet, la mobilité représente actuellement 43% des émissions du canton - dont la majeure partie provient du transport individuel motorisé. Le plan climat vaudois actuellement en vigueur vise à réduire de 50 à 60% d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Concernant la mobilité les moyens d’action sont claires:
“Une réduction de ces émissions passe nécessairement par un report modal de grande ampleur vers les transports publics et la mobilité douce, une transition énergétique des véhicules individuels et la disponibilité de services permettant d’optimiser la mobilité.” Un audit de l’EPFL commandité par le Conseil d’État en 2022 a montré que la mise en oeuvre du Plan climat vaudois - 1ère génération ne permettrait de diminuer que de 8% les émissions en 2030. Ce même rapport relève qu’un “changement significatif des tendances passées sera nécessaire, notamment dans les domaines de la mobilité.” Les recommandations de ces scientifiques se fondent sur des mesures de sobriété, notamment en ce qui concerne la mobilité en allant vers une réduction du transport individuel motorisé.
Investir dans des projets qui encourageant le report modal, pas l’inverse
Cependant, ce report modal, si essentiel, se fera uniquement si les moyens sont réellement mis: des investissements massifs dans le réseau de transports publics et dans la réduction de leurs tarifs pour la population sont des mesures indispensables pour enclencher un report modal massif. Un réseau de transports publics performant autant de par ses horaires que par la pluralité de ses lignes et trajets disponibles doit s’accompagner d’une baisse des tarifs pour les utilisateurs et utilisatrices. Or durant les trente dernière années, les tarifs CFF n’ont fait qu’augmenter alors que les coûts de l’automobile n’ont subi qu’une très faible augmentation.
De plus, rappelons que la Confédération souhaite investir 5,3 milliards dans plusieurs projets d’extensions des autoroutes, parmi lesquels on retrouve l’élargissement à 6 voies de l’A1 entre Genève et Nyon, heureusement combattu par voie référendaire.
“Des transports publics toujours plus coûteux et 5 milliards dépensés pour des extensions autoroutières, c’est une combinaison qui revient à dire aux pendulaires que l’alternative à la voiture est délaissée au profit de routes toujours plus engorgées” explique Romain Pilloud, secrétaire général de l’ATE Vaud
Car en réalité, la question à laquelle devra répondre la population n’est pas uniquement une question d’une voie de plus ou non sur tel ou tel tronçon, mais bien une question sur la manière dont nous souhaitons nous déplacer: chacun·es dans une voiture individuelle coincée dans des embouteillages incessants ou à l’aide de transports collectifs, plus efficients, abordables, moins polluants et gourmands en territoire ?
Questions posées aux groupe parlementaire des Vert·es
1. Est-ce que la députation verte au sein du Grand Conseil pense agir sur une baisse des tarifs des transports publics et si oui, comment envisage-elle de le faire, sans péjorer la desserte tant au niveau du territoire que des horaires ?
2. Quelles sont les solutions que le Canton pourrait mettre en oeuvre pour diminuer l'impact financier du coût des transports publics pour la population/les ménages
3. Dans votre programme, vous dites que “ le trafic motorisé pollue tant l’atmosphère que l’environnement et nuit à la qualité de vie dans les quartiers d’habitation ou alentours en raison du bruit et de la pollution !”, quelles sont vos propositions dans ce sens ?