Vous arrive-t-il de sortir dans la rue et d’être frappé·e par le fait que tout est recouvert de voitures? L’axe Pictet-de-Rochemont, le boulevard du Pont-d’Arve et la rue Dancet sont les trois exemples de rues à Genève choisis dans la nouvelle vidéo d’actif-trafiC pour dénoncer la place démesurée accordée au trafic motorisé dans notre espace public.
Ambulances et bus tpg coincés dans les bouchons, cyclistes en danger, espaces piétons rognés, habitant·es sinistré·es forcé·es à vivre fenêtres et volets clos, manque d’espaces verts: avec des vues filmées en drone et au sol, actif-trafiC montre comment la domination écrasante de la voiture dans nos rues met en danger et détruit la qualité de vie et la santé de la population.
Si le trafic motorisé n’assure que 25% des déplacements en Ville de Genève, il occupe pourtant les deux tiers de la voie publique, et ce de manière très inefficace puisque les voitures ne sont remplies en moyenne que par 1,2 personne.
Espace public bradé
La rue Dancet est un exemple frappant de l’aberration totale de la situation : ce parking géant sert de lieu de stockage à ciel ouvert de véhicules immobiles 98% du temps, pour la somme dérisoire de 54 centimes par jour par voiture. On brade littéralement l’espace public! Pourtant, à proximité, des centaines de places en souterrain sont complètement vides toute l’année. actif-trafiC a visité plusieurs parkings où des étages entiers restent désespérément inoccupés… pendant que la surface est encombrée de véhicules stationnés. Aberrant.
Remédier à cette situation absurde nécessite de réviser au plus vite les tarifs du stationnement pour inciter les habitant·es à stocker leur véhicule en souterrain et libérer ainsi l’espace public. Aujourd’hui, le différentiel de tarif entre le prix du macaron habitant en surface (200.–/an) et celui des abonnements parking en sous-sol (150.–/mois) est au minimum de 1 à 9. Il faut donc réduire cet écart pour rendre le stationnement souterrain plus attractif et offrir des abonnements Mobility et/ou TPG ou encore des subventions à l’achat de vélo à toute personne décidant de «déposer les plaques» de sa voiture.
Climat Urbain: pour rééquilibrer l’espace public
Un rééquilibrage général de l’espace public est indispensable: c’est ce que demande l’initiative Climat Urbain, en traitement au Grand Conseil, qui demande de transformer 1% par an de la voie publique dans les communes-villes du Canton, pour récupérer des espaces dédiés au trafic individuel motorisé et faire de la place à la végétation et aux piéton·nes, aux transports publics et aux cyclistes. Non seulement cela sera bénéfique à la qualité de vie et à la santé publique de la population, mais c’est une nécessité pour répondre au cataclysme climatique, dont le dernier rapport du GIEC paru lundi dernier nous a une nouvelle fois rappelé l’urgence extrême.