Andréa von Maltitz, co-secrétaire pour la Suisse romande, est la première personne à prendre sa retraite chez actif-trafiC (fin juillet 2021). Pendant ces 18 années, elle s’est souvent déplacée de Genève à Zurich, elle a traduit le bulletin et les communiqués, tout en s’investissant à l’échelon local.
Tu étais responsable de la Suisse romande chez actif-trafiC pendant 18 ans. Qu’est ce qui a changé pendant ces presque deux décennies ?
Les deux secrétariats d’umverkehR / actiftrafiC sont devenus plus professionnels et les tâches se sont multipliées. Aujourd’hui nous sommes 8 employé·es pour un 400 %. Nous abordons des sujets plus spécialisés comme les trains de nuit et la marchabilité. Nous nous concentrons surtout sur les grandes villes, avec les initiatives des villes ou « Climat urbain », car nous avons constaté que les villes sont davantage favorables à nos idées.
Comment les choses ont-elles évolué à Genève ?
Les administrations cantonales et municipales misent davantage sur l’échange avec les organisations de protection de l’environnement. Ces discussions prennent du temps et exigent de bonnes con naissances de notre part dans les domaines de l’aménagement, des transports publics et des mobilités douces.
Mon plus beau souvenir chez actif-trafiC est la votation sur l'initiative pour la mobilité douce en 2011. Nous avons douté du succès jusqu’à la dernière minute.
Et qu’est-ce qui n’a pas changé au cours de ces 18 années ?
La volonté de réduire le volume du trafic motorisé reste certainement notre principal moteur. Il règne toujours beaucoup d’enthousiasme dans les deux secrétariats, et l’idéalisme des bénévoles est toujours indispensable pour faire connaître nos idées au grand public. Un grand merci à toutes et tous ceux qui ont rendu possible la récolte de signatures pour l’initiative « Climat urbain » en un temps record !
Quels ont été les points forts de ces 18 années ?
L’évaluation détaillée en 2003 de la qualité des transports publics dans 45 agglomérations du point de vue des usagers (et non des entreprises de transport) nous a ouvert des portes auprès des administrations locales. La répétition du test en 2006 et en 2012 a d’ailleurs montré une nette amélioration des points faibles que nous avions critiqués. L’évaluation sommaire des infrastructures piétonnes de 11 villes suisses était également une première, suivie par l’étude « Marchabilité et santé – comparaison de diverses villes » beaucoup plus détaillée et soutenue par la HES de Rapperswil. Avec cet instrument, les petites villes peuvent analyser de manière autonome les points faibles et les points forts de leurs cheminements pédestres. La pétition pour préserver les lignes de train de nuit a connu un franc succès. Les gens faisaient la queue pour signer la pétition. Plus tard, cela a donné lieu à la campagne « Le train au lieu de l’avion » et à une discussion fructueuse avec les CFF pour sauver des lignes de trains de nuit.
Quel est ton plus beau souvenir chez actif-trafiC ?
La votation sur l’initiative pour la mobilité douce en 2011. Nous avons douté du succès jusqu’à la dernière minute. Et quand le résultat final positif est tombé, ça a été une explosion de joie !
Quel(s) sujet(s) actif-trafiC devrait-il aborder à l’avenir ?
Les villes centrales ne représentent qu’une petite partie de la Suisse. Il suffit de penser à la loi sur le CO2. Il me semble important d’ancrer nos idées dans la ceinture périurbaine, par exemple dans l’ouest lausannois ou dans les communes de la première couronne à Genève. En outre, nous devrions nous consacrer davantage à l’aménagement du territoire, car de nombreux éléments sont décidés à l’échelon supérieur de la planification. Personnellement, je compte m’investir à l’avenir bénévolement au Forum du Grand Genève.
Tu continueras donc à t’engager après ta retraite. Je te souhaite plein succès pour cette entreprise et te remercie cordialement pour ton immense travail !