Hanspeter Guggenbühl
La production d’électricité en Europe émet moins de CO2 qu’auparavant parce qu’une part croissante d’électricité provenant de centrales éoliennes et solaires remplace l’électricité produite à partir du charbon. La part des voitures à propulsion électrique est en augmentation. Les batteries et les moteurs électriques sont produits plus efficacement et durent plus longtemps. Malgré tout, le «zéro gaz à effet de serre (GES)» n’est pas conciliable avec la voiture, même si tout le monde ne faisait le plein qu’avec de l’«électricité verte».
in memoriam : Hanspeter a été renversé par un motard lors d’une randonnée à vélo le 26 mai 2021
Les voitures électriques émettent moins que les voitures à combustion
Du point de vue climatique, le bilan après 200 000km est clair : une voiture diesel cor respond environ à 2 voitures électriques. Les émissions d’un véhicule électrique sont donc moitié moins élevées que celles d’un véhicule diesel.
Réduire de moitié le CO2 n’est pas suffisant
Mais la réduction de moitié des émissions dans les transports n’est pas suffisante pour freiner efficacement le changement climatique. En effet, les accords de Paris en 2015 visent à garder le réchauffement climatique en dessous de + 2°C, et si possible à + 1,5°C. Pour atteindre cet objectif, les émissions mondiales de GES doivent être réduites à zéro net au plus tard en 2050, c’est-à-dire après déduction du CO2 qui peut être capté de l’atmosphère par le biais de la reforestation ou du captage.
« Net zéro » signifie zéro CO2 dans le transport
Avec le passage des voitures à essence et diesel aux voitures électriques, l’objectif de la politique climatique de la Confédération du « net zéro » dans les transports ne pourra être atteint qu’à moitié. Cela ne changera guère à l’avenir, car selon l’ISP, les progrès techniques n’amélioreront que marginalement l’empreinte carbone des voitures électriques produites en 2040 – et qui circuleront donc encore en 2050 : pour les voitures à essence et diesel produites en 2040, les émissions de CO2 par kilomètre parcouru diminueront de 30 à 34 %, pour les voitures électriques de 17 % seulement, par rapport aux véhicules produits en 2018.
Ainsi, si la Suisse veut atteindre ses objectifs climatiques de 2050, elle ne doit pas changer le système de propulsion, mais plutôt remplacer la voiture dans son ensemble. Mais par quoi ?
Empreinte climatique du rail et du vélo
En comparant les émissions de CO2 des voitures particulières, les experts de Treeze, grâce à leur outil «Mobitool», sont arrivés à des résultats similaires à ceux des études plus récentes du Paul Scherer Institut (PSI) et du Touring Club Suisse. Contrairement à l’étude du PSI, « Mobitool » a également permis de déterminer les émissions de CO2 des transports publics et du vélo (avec et sans assistance électrique).
Un mot clé : sobriété
Les personnes qui se déplacent en vélo ou en train produisent également des GES, mais la quantité produite est plus de dix fois inférieure à celle d’une voiture électrique et même vingt fois inférieure à celle d’une voiture à essence. C’est pourquoi, du point de vue de la politique climatique, il n’est pas bon que le secteur public subventionne les voitures électriques. Si nous voulons limiter efficacement le changement climatique, nous devons remplacer la voiture, consommatrice d’espace, trop lourde et surpuissante, comme moyen de transport de passagers en général, par une combinaison intelligente du rail, du vélo et d’autres moyens de transport légers.