LaRevueDurable et actif-trafiC diffusent aujourd’hui un article qui révèle que les projets autoroutiers prévus par la Confédération et contestés par référendum émettraient environ 1 million de tonnes de CO2 pour leur seule construction (émissions grises), soit l’équivalent des émissions de tous les habitant·es du Canton de Neuchâtel durant une année ou à près de 10% des émissions annuelles dues au trafic sur le réseau autoroutier..
On évoque très souvent le CO2 émis par le trafic motorisé supplémentaire qui s’écoulera sur les nouvelles autoroutes prévues par la Confédération. On oublie parfois que la construction de ces méga-infrastructures de béton, d’acier et d’asphalte engendrera aussi des émissions considérables.
Dans le dossier «Construire sans détruire» consacré aux émissions du secteur de la construction dans le nouveau numéro de LaRevueDurable, un article (accessible ici) calcule que les projets autoroutiers qui seront soumis à votation populaire en 2024 – grâce au référendum lancé notamment par actif-trafiC – émettront environ 1 million de tonnes de CO2, ce qui rend encore plus difficile la poursuite des objectifs climatiques de la Suisse.
Si l’on prend l’ensemble des projets autoroutiers dans le «pipeline» de la Confédération d’ici 2030, ce sont 3,3 millions de tonnes de CO2 qui seraient émises, un montant proche des émissions du Canton de Genève pendant toute une année. Pour les émissions grises de toutes les autoroutes planifiées par l’OFROU (Office fédéral des routes), y compris celles avec un horizon de réalisation plus lointain, il faut doubler cette estimation, soit 6,6 millions de tonnes de CO2. À ce chiffre, il faudra bien sûr ajouter les émissions dues à la hausse du trafic sur ces axes. Ces estimations ont été réalisées par le cabinet Esu-Service à Schaffhouse à la demande des Artisans de la transition, association qui publie LaRevueDurable.
Le secteur du génie civil doit absolument faire sa part pour réduire ses émissions, et pour cela il faut commencer par renoncer aux infrastructures les plus inutiles, nocives et dépassées, comme les projets autoroutiers. Ces chiffres donnent un nouvel élément de poids pour dénoncer le non-sens climatique que représente la construction de ces nouvelles autoroutes et rendent encore plus indispensable de refuser ces projets qui seront soumis au vote en 2024.
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Article: Les immenses émissions grises des infrastructures routières ne font l’objet d’aucune évaluation sérieuse. Paru dans LaRevueDurable n°69, Construire sans détruire, hiver-printemps 2024.