Nous votons le 12 février prochain pour inscrire dans la constitution la création d’un fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (FORTA). Alors que la Suisse possède déjà l’un des réseaux autoroutiers les plus denses d’Europe, ce fond créerait de nouvelles réserves complètement démesurées pour des nouvelles routes et autoroutes.
Voici en bref, 4 raisons de refuser ce paquet :
1. FORTA va à l’encontre de la volonté populaire
Lors de la votation populaire sur l'initiative « vache-à-lait » en juin dernier, le message de la population était très clair : pas de nouvelles réserves démesurées pour la route au détriment d'autres tâches importantes (transports publics, formation, culture, etc.). Or, avec les plus de 650 millions supplémentaires prévus par an pour la route, le FORTA n’est rien d’autre qu’une vache-à-lait un peu allégée qui puiserait abondamment dans les caisses de la Confédération.
2. À rebours de la politique climatique et énergétique
Aujourd’hui, l’impôt sur les huiles minérales est réparti équitablement (50% / 50%) entre le rail et la route. FORTA veut porter à 60% la part de cet impôt affectée à la route. Or, comme on le sait, construire davantage de routes revient à favoriser les transports sur la route, alors que la Suisse devrait réduire de manière importante ses émissions de CO2 pour répondre à l’enjeu du réchauffement climatique. Or, les transports routiers contribuent déjà aujourd’hui à plus de 35% des émissions totales de CO2 et sont le seul secteur où les émissions continuent d’augmenter. La Suisse officielle prétend pourtant favoriser le transfert de la route au rail. Cherchez l’erreur !
3. Suppression de parties importantes de programmes d’agglomération
Le parlement a sabré dans la partie transports publics de plusieurs programmes d’agglomération. Bien que les lettres TA (pour « trafic d’agglomération ») constituent deux lettres sur les cinq de l’acronyme FORTA, dans les faits, la partie « agglomération » du paquet ne représente que 10%... ! C’est au mieux le ruban qui emballe un paquet fait d’asphalte et de pollution.
4. Le rail de plus en plus cher par rapport à la route
La récente étude du surveillant des prix sur les tarifs des transports publics et de la route montre clairement que conduire une voiture est toujours meilleur marché, tandis que les prix des transports publics ne cessent d’augmenter. Les prix des transports publics ont augmenté de près de 80%, alors que le coût des déplacements en voiture n’a augmenté que de 30%.. Cette spirale s’accentuerait encore avec l’acceptation du FORTA, car les usagers de la route ne devraient pas payer les frais qu’ils occasionnent par la construction de nouvelles routes.